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Un journaliste confirme en 2013 le diagnostic de 1968 concernant les causes de la désertification de la steppe

11/3/2013

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«EL-BAYADH: La steppe menacée de nouveau par la désertification par Hadj Mostefaoui



Le surpâturage, les vents violents, secs et froids, une pluviométrie capricieuse, les fortes gelées nocturnes et la sécheresse sont autant de facteurs d'érosion qui menacent sérieusement et à longueur d'année des millions d'hectares de terres en milieu steppique.

Les vastes nappes alfatières d'antan ne font plus partie du paysage et ne sont qu'un vieux souvenir jalousement conservé dans la mémoire collective des nomades qui le transmettent fidèlement et avec les larmes aux yeux, de génération en génération. De gros et puissants éleveurs, issus des wilayate environnantes, locataires permanents des lieux, accompagnés de leurs smalas, et que rien ne semble arrêter ni dissuader, ne reculent devant rien et sont, nous dit-on, définitivement déterminés à faire table rase des importants travaux de régénération du tapis végétal, entamés à grands frais par le HCDS, un organisme dont le commissaire régional d'El-Bayadh, entravés par une règlementation rigoureuse et face à une situation phénoménale, n'a de cesse de s'arracher les cheveux en implorant tous les saints de la région de lui venir en aide et de tirer tout seul la sonnette d'alarme. Tous les spécialistes en la matière s'accordent à dire d'une seule et même voix que la steppe est en danger de mort en tapant du poing sur la table pour signaler que tous les voyants sont au rouge. Selon le commissaire régional du secteur du développement de la steppe de la wilaya d'El-Bayadh, d'une honnêteté et d'une probité proverbiales, les pouvoirs publics sont aujourd'hui contraints de combattre non pas, comme par le passé, les causes réelles de la désertification mais, plus grave encore, ses effets dévastateurs surtout lorsque l'on constate actuellement, et avec une pointe d'amertume et d'angoisse, que des milliers d'hectares arrachés à la steppe au prix de la sueur et d'efforts surhumains se réduisent au fil des jours, en cendres voire même qu'ils partent en fumée sous le regard passif d'élus communaux complaisants qui préfèrent plutôt fermer les yeux que de lever très haut le glaive du droit et dire que ces îlots de plantations pastorales constituent une manne financière conséquente pour 8 communes défavorisées de la wilaya. Il suffit d'une simple opération arithmétique pour connaître l'apport financier de ces terres mises en location au seul profit de 20 APC de la wilaya. Avec un tarif de location de 1.000,00 DA par hectare, la recette prévue pour les 14.000 hectares retenus dans le cadre des plantations pastorales est alléchante et très attrayante pour ces communes. Le constat est amer et ce dossier mérite bel et bien d'être pris au sérieux par les autorités locales de la wilaya avant qu'il ne soit trop tard et que personne n'osera dire qu'il ne le savait pas. Des centaines d'éleveurs et de pasteurs, dont la majorité est issue de la wilaya de Djelfa, bénéficiant de puissants appuis en haut lieu et dont le moins nanti traîne chacun dans son sillage plus de 3.500 têtes d'ovins, ignorent les frontières qui séparent les terrains de parcours de celles mises en défens et enfin de celles mobilisées pour des plantations pastorales. Foulant aux pieds la règlementation en vigueur et craints même par certains maires et chefs de tribus locaux, ils se sont fixés définitivement en différents lieux de la wilaya, bien avant le début de l'année 2.000. L'on parle aujourd'hui sans même avoir à rougir, d'une véritable conquête des terres de parcours du sud-ouest du pays par ces éleveurs qui brisent et piétinent, sans aucun état d'âme, les barrières qui fixent et régissent les relations sociales entre les strates des 24 tribus de la région. Une situation qui fait fi des données basiques en matière de recensement et de vaccination des troupeaux en perpétuel déplacement, inscrites dans le cadre de la transhumance et du pacage du cheptel ovin. Plus de 3 millions de têtes de bétail, entre ovins caprins et camelins, s'ajoutant aux deux autres millions de têtes recensées au niveau local, piétinent sans ménagement les plantations pastorales qui commencent à peine à renaître de leurs cendres. En optant sérieusement pour une gestion rationnelle des parcours, entrant dans le cadre de la lutte contre la désertification, le HCDS a dû mettre les bouchées doubles pour sauver d'une mort lente plusieurs millions d'hectares de terres. Un situation dramatique qui avait naturellement pour conséquence immédiate la disparition de l'unique ressource vitale de plusieurs milliers d'habitants des Hauts-Plateaux et, pire encore, l'extinction définitive et sans appel d'un mode de vie nomade ancestral. Un vaste programme de régénération du tapis végétal a été mis en oeuvre par le HCDS dès le début de l'année 2.000, portant sur la mise en défens de plus de 800.000 hectares de terres, dont 14.000 autres mobilisés pour les plantations fourragères pastorales. Un programme ambitieux mené à terme et réussi dans cette wilaya à vocation essentiellement pastorale.

Le lancement de la campagne labours-semailles est venu à point nommé et sans crier gare, pour compliquer la situation et jeter de l'huile sur le feu dans un monde rural déstructuré. Délimitation anarchique des terres de parcours par des chefs de tribus autoproclamés, labours et pacages illicites, transhumance non règlementée, le HCDS ne sait plus sur quel pied danser ni par quel bout démêler l'écheveau. Cet organisme, selon ses attributions et la mission qui lui est confiée, n'est chargé que du suivi et de l'évaluation technique des périmètres mis en défens, inscrits dans le cadre de son programme d'action et aucun texte légal ne lui confère le droit de se constituer en police judiciaire. Les éleveurs le savent et, profitant de ce mini vide juridique, ont décidé non seulement de prendre d'assaut l'intégralité des terres mises en défens mais de s'approprier et de piétiner l'ensemble des espaces de plantations pastorales au nez et à la barbe des élus locaux communaux. Les gros éleveurs ne font qu'à leur tête et ne sont pas près de céder ne serait-ce que d'un pouce, ils mènent leurs troupeaux tel un rouleau compresseur sur ces terres qui relèvent exclusivement du domaine privé de l'Etat. N'ayant nullement la qualité de police judiciaire, un rôle qui revient ipso facto aux maires des 20 communes de la wilaya concernées par ce programme et aux conservateurs des forêts de la wilaya, le HCDS se trouve ainsi pieds et poings liés en constatant avec regret que tous ses efforts déployés au cours des saisons précédentes fondent comme neige au soleil. Du côté de la wilaya, c'est le branle-bas de combat et l'heure, nous confie le wali d'El-Bayadh, n'est plus aux longs et stériles palabres, il faut prendre le taureau par les cornes et donner sa véritable signification et, coûte que coûte, à l'autorité de l'Etat. En dépit des fermes et récentes instructions du premier responsable de la wilaya adressées aux 20 maires des communes concernées, leur signifiant, sous peine de graves sanctions, qu'aucune autorisation d'exploitation des terres mises en défens ou réservées aux cultures pastorales à des fins de pacage et de labours ne devra être accordée aux éleveurs. Certains d'entre eux, à titre d'exemple le chef de l'exécutif communal de Cheguig (daïra de Rogassa), vient de passer outre cette injonction. En faisant preuve de passivité pour les uns, de complaisance et de strabisme pour les autres, par intérêt certainement à des fins électoralistes, retour d'ascenseur oblige ou droit de sens certainement, et en fermant les yeux sur des cas qui font d'ores et déjà tache d'huile à travers tout le territoire de la wilaya, certains maires ont accordé des permis d'exploitation de terres agricoles à de gros éleveurs. Dans un premier temps, et pour parer au plus pressé, une rencontre avec les éleveurs et tous les partenaires de la steppe a été fixée pour le dimanche prochain par le premier responsable de la wilaya dans le chef-lieu de la commune récalcitrante de Cheguig.

Le spectre de la désertification fait de nouveau surface et le HCDS se retrouve, par la grâce et la farouche volonté affichée sans ambages de certains seigneurs de la steppe et barons sans scrupules du mouton, dans la case départ. Il ne faut nullement garder le silence et encore moins cacher le soleil par un tamis et l'avouer sans se cacher le visage, c'est l'Etat algérien et lui tout seul qui payera une ardoise qui s'annonce d'ores et déjà très salée.
»

    Source: Le Quotidien d'Oran du 3 novembre 2013.

Nota:
  - L'auteur de l'article en parlant de ''Seigneurs de la steppe'' et de ''barons du mouton'' désigne les tout puissants gros éleveurs qui sont à l'origine de la dévastation écologique des Hautes plaines et de l'Atlas saharien.
 - Se référer également au chapitre 20 du volume 1 de l'ouvrage Le préaménagement forestier.
- Il est à espérer que le journaliste du Quotidien d'Oran n'essuie pas de représailles de ces gros possédants pour avoir dérogé au discours voulant que la désertification de la steppe ait pour origine un assèchement du climat.
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