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La photographie illustre un article de Florence Billiart paru dans Carnet des Plantes du Jardin botanique de Lyon. SAUVAGES & CULTIVÉES n°6, p. 18-19, déc. 2014. L'article porte en titre: À propos du Cupressus dupreziana, en culture au Jardin botanique. L'auteure signale que la photographie a été fournie par J.-L. Champion, époux de la petite-nièce de Maurice Duprez. L'image ci-dessous a été téléchargée à partir d'un site dédié à la Première Guerre mondiale 1914-1918. Ce tome 6 comportait 8 numéros totalisant 162 pages. Le tome 1 avait paru les années 1909 et 1910 et la Société savante, créée en 1909, allait rapidement atteindre une renommée internationale. Son étude paraît en 1865 dans le Bulletin de la Société botanique de France (tome 12, p. 318 à 328) sous le titre Note sur la flore des environs de Sétif. L'article comporte un Catalogue des plantes recueillies ou observées dans les environs de Sétif par l'auteur et ses deux collaborateurs, le médecin militaire Sollier et le directeur de la pépinière gouvernementale de Guelma Saunier. Les herborisations ont été effectuées les années 1861, 1862 et 1863. Le Congrès de 1888 de l'Association française pour l'Avancement des Sciences s'est tenu à Oran1/30/2015 Échantillon récolté par René Maire le 5 juillet 1912 sur le versant nord du Djebel Babor vers 1 800 m d'altitude. Cliché René Maire (1878-1949) La légende accompagnant la photographie mentionne: «Djebel Aïssa, boisements de Pinus halepensis et de Quercus ilex var.ballota; en avant, gorge de Aïn Aïssa boisée de Populus alba subintegerrima.» Je vous présente également mes meilleurs souhaits pour cette nouvelle année 2015, chère Mademoiselle Abdoun dont, à mon grand regret, je n'ai pas de nouvelles depuis si longtemps. C'est une excellente initiative des autorités de vous avoir permis de reprendre l'inventaire des cyprès de Duprez interrompu depuis un grand nombre d'années pour des raisons contraires à l'intérêt de la science. Même si l'énumération paraîtra longue, il me faut vous rappeler la liste des refus qui ont été opposés à mes demandes régulièrement formulées pour compléter - avec des moyens humains et matériels adéquats - l'inventaire effectué sur le plateau du Tassili d'abord en 1967 puis en 1971-1972. Mes requêtes ont été réitérées tous les cinq ans - ces derniers temps sur Internet. La poursuite des opérations de recensement ont été refusées pour les années: - 1977 - 1982 - 1987 - 1992 - 1997 - 2002 - 2007 - 2012 Ces missions auxquelles auraient pu participer des spécialistes de la cartographie, de la toponymie, de la génétique, de la physiologie par exemple n'ont par conséquent jamais eu lieu sans que les responsables aient eu à s'expliquer sur leurs refus constants. Vous n'indiquez pas le cadre dans lequel s'est déroulé votre expédition de mars 2014 ni si vous avez retrouvé dans vos notes les coordonnées géographiques des cyprès du Tassili que vous aviez découverts à la fin des années 1990. Je vous remercie de m'avoir transmis la photographie du cyprès de Ouarneni; j'aimerais, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, recevoir les images d'autres arbres que vous avez visités il y a un peu moins d'un an avec leurs numéros bien apparents. Pour ce qui est plus précisément de la numérotation des arbres, je souhaiterais qu'on prenne pour référence l'ordre établi en 1971-1972 ce qui signifie par exemple qu'un arbre mort conserve son numéro d'identification d'origine. Dans ces espaces immenses, c'est, me semble-t-il, le seul moyen de s'épargner une confusion à laquelle il sera pratiquement impossible de remédier. On pourrait également considérer que la presque totalité des arbres que vous avez découverts dans les années 1990 et en 2014 existaient déjà en 1972. À titre d'exemple on écrirait: - Arbre n° 217; Ouarneni (recensement Grim, 1972), - Arbre n° 254: xxx (recensement Abdoun 2014). - Arbre n° 20: Tamrit (recensement Grim, 1972; recensement Abdoun 1998: arbre mort). - Arbre n° 231 (par exemple) - Ahahedjrine (recensement Abdoun, 1998). J'ignore s'il est dans vos projets de consigner vos observations de mars 2014 dans une publication. Surtout si vos pas vous ont conduit plus au nord des derniers cyprès jusqu'ici inventoriés de manière incontestable. Il est regrettable que le dernier recensement imprimé des cyprès de Duprez remonte à plus de 40 ans; cet inestimable travail de l'équipe Barry-Faurel, réalisé suite à un court séjour sur le Plateau, aurait dû être utilement enrichi depuis mais nos responsables hiérarchiques s'opposent tout aussi farouchement qu'en 1977 à toute contribution concrète au sauvetage in situ de cette espèce emblématique du Sahara d'Algérie - y compris par de minuscules reboisements localisés opérés dans des conditions autres que celles où ces opérations sont d'ordinaire pratiquées. Le recensement de Cupressus dupreziana devrait à mon sens s'étendre aux arbres et petits peuplements créés ici et là à travers le monde. Barry et ses collaborateurs ont pris en compte cet aspect de la question et il fallait là aussi poursuivre ce qu'ils ont entamé. Fatiha Sahli, au début des années 1990 a réalisé en Algérie un inventaire des complantations en cyprès du Tassili digne d'intérêt; ce travail, inachevé, devrait également être poursuivi et mieux valorisé. Il faudrait également se départir de l'idée que le cyprès du Tassili conviendrait au repeuplement forestier des zones semi-arides d'Algérie: On démontré depuis longtemps et sans cesse confirmé depuis, que les cyprès de nos régions ne donnent de bons résultats que dans les territoires à écologie favorable. À Bainem par exemple, les croissances exceptionnelles n'ont été obtenues que sur les sols fertiles. Puisque vous m'avez fait parvenir la photographie du cyprès d'Ouarneni, je me propose de la mettre en ligne sur le blog de mon site www.foretnumide.com accompagnée de la description de l'arbre; votre message informant de la reprise, en 2014, de l'inventaire de Cupressus dupreziana sera également porté à la connaissance des visiteurs de mon blog. Grim Référence: www.foretnumide.com du 20 janvier 2015: Un message de Fatiha Abdoun informant de la reprise de l'inventaire des cyprès de Duprez dans leur aire naturelle. * Fatiha Abdoun, docteur en biologie végétale, est professeure à l'université d'Alger. abdoun fatiha Ajouter aux contacts 2015-01-19 Photos À : said grim, sam grim Affichage dynamique Outlook.com 1 pièce jointe (271,9 Ko) Télécharger Afficher le diaporama (1) Télécharger en tant que zip Cher Monsieur Grim, Avec un peu de retard, je vous présente mes voeux pour l'année nouvelle et vous apporte quelques nouvelles de tarout. Je suis retournée au Tassili en mars 2014 pour poursuivre le travail suspendu (par vous savez qui) en 2001. Nous (la nouvelle équipe du parc et moi même) avons commencé à remettre vos numéros sur les arbres et poursuivons la numérotation pour les sujets auxquels vous n'aviez pas attribué un numéro. Nous sommes arrivés pour le moment à 255. En attaché, une photo du cyprès d'Aouerneni, toujours vivant (le 03 janvier 2015). bien cordialement Fatiha ABDOUN Laboratoire d'écologie végétale et environnement Faculté des sciences biologiques Université des sciences et technologie Houari Boumediene BP 32 El-Alia 16111 Alger Tél/Fax : 00 213 21 24 72 17 Mobile : (00 213) 7 76 16 11 76 email : [email protected] Je commencerai par vous souhaiter une bonne année 2015, chère Mademoiselle Azzi. Une information encore très incomplète sur le Protocole de Nagoya me laisse croire que cet ambitieux projet auquel votre administration est associée comporte de nombreux aspects dont celui se rapportant à l'évaluation du stock de biodiversité que renferme l'Algérie. Jusqu'ici ma réflexion et mon travail n'ont concerné que le capital végétal - plus précisément ligneux et spontané. Dès la fin des années 1960, j'eus à créer une Station d'amélioration des arbres forestiers à l'intérieur du Centre algérien de recherches et d'expérimentations forestières d'alors dont l'objectif visait l'identification, la localisation et la description d'écotypes d'espèces forestières dans le souci de leur conservation in situ ou dans ce qui était appelé alors vergers à graines de conservation. Ces travaux qui s'échelonnèrent de 1968 à 1973 ont concerné principalement le Pin d'Alep et accessoirement le Cèdre, le Sapin de Numidie, le Pin laricio de Maurétanie, le Genevrier thurifère, le Cyprès de Duprez, la variété subintegerrima du Peuplier blanc, le Merisier... Ces prospections ont donné lieu à des dizaines de fiches descriptives déposées à l'ancienne station d'amélioration des arbres forestiers héritière de la station d'hydrobiologie et pisciculture - du docteur Arrignon - à Alger, au Bois de Boulogne (Petit Atlas aujourd'hui). L'accent avait été effectivement mis sur Pinus halepensis, l'espèce paraissant receler un avenir économique intéressant au point que dans ces années-là deux usines de panneaux de particules de dimensions relativement modestes à leur début (30 000 mètres cubes chacune) furent proposées, édifiées puis malheureusement abandonnées après quelques années de fonctionnement. Le Barrage vert originel (1968-1973) devait constituer l'occasion d'accroître les investigations sur les provenances de l'espèce avec la proposition d'édifier un grand établissement de recherches dans la région de Djelfa: la génétique forestière constituait un centre d'intérêt prioritaire avec la climatologie dans la démarche soumise à l'approbation des autorités. Le périmètre de Moudjebara, le premier projet de reboisement dans les Hautes plaines et l'Atlas saharien - qui portera à partir de 1972 la dénomination de Barrage vert - devait être complanté à partir de semis issus de graines provenant des peuplements les plus méridionaux des Monts des Ouled Naïl - versant sud des forêts des Senalba Chergui, Senalba Gharbi et forêt des Djelal . À compter de 1974 et suite à des circonstances qu'il n'est pas utile d'évoquer ici, le projet Barrage vert perdit son unité de conception et laissé à l'initiative des responsables forestiers locaux en charge de la supervision des travaux dont la réalisation relevait du Haut commissariat au Service national du ministère de la Défense. Et lorsqu'à partir de 1990 les reboisements des zones semi-arides d'Algérie relevèrent à nouveau du service forestier, la question de la provenance des graines ne reçut pas un surcroît d'attention. La littérature forestière d'Algérie fait parfois état de recherches sur les provenances d'espèces forestières mais ces préoccupations en fait ne sont que le produit de conjonctures: généralement des investigations limitées dans le temps et engagées dans le cadre de l'élaboration de mémoires académiques. De plus ces travaux n'ont jamais eu pour finalité une application dans l'activité de gestion ordinaire. Si ces considérations sont effectivement vérifiées, il conviendrait de reprendre cette question de la biodiversité forestière au point où elle a été laissée au début des années 1970 pour certains de ses aspects et au début des années 1950 pour d'autres; par exemple pour ce qui est de la nomenclature des espèces végétales. Et en la matière, les impressionnants travaux de René Maire me paraissent incontournables; nous y reviendrons à une prochaine occasion si vous le voulez bien à propos de la question de la variabilité du Chêne-liège. Les personnes qui ont en Algérie la responsabilité de la biologie végétale professent depuis les années 1970 que la botanique systématique est une discipline du passé. Je continue à penser que cette assertion est erronée. Grim Nota Comme votre message du 14 janvier 2015, ce texte sera mis en ligne sur mon site www.foretnumide.com Reférence www.foretnumide.com du 17 janvier 2015: Un message de Assia Azzi informant de la participation de l'Algérie à la mise en oeuvre du Protocole de Nagoya. |
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