«Né à Chambéry en 1853, avant l'annexion de la Savoie, dès sa prime enfance il habite à Lyon où il fait ses études secondaires. Botaniste précoce, il herborise aux environs de Lyon durant ses jours de congé et, en récompense de son travail scolaire, il peut explorer diverses parties de la France pendant ses vacances. Ainsi, à 17 ans, le jeune botaniste a accumulé un important herbier de France.
En 1871, âgé de 18 ans, il s'engage dans la Garde mobile, mais il n'est pas envoyé sur le front.
En 1872, il obtient son baccalauréat ès sciences restreint. Séduit par un nouveau terrain d'herborisation, il commence en 1873 ses études médicales à l'École préparatoire de médecine et de pharmacie d'Alger. Il ne sort d'Algérie qu'à de brèves occasions, pour finir ses études médicales à la faculté de médecine de Montpellier et pour quelques voyages en France et en Espagne. Il soutient sa thèse de doctorat en médecine en 1878 avec pour sujet « une nouvelle luxation du cou-de-pied » et il obtient sa licence en sciences naturelles en 1879.
Fraîchement diplômé, il ouvre un cabinet de médecine à Alger et le ferme avec joie au bout de quelques semaines pour devenir, le 30 avril 1880, professeur d'histoire naturelle à la l'École supérieure de médecine et de pharmacie d'Alger et, en même temps, médecin à l'hôpital Mustapha. Il assumera ces responsabilités respectivement pendant quarante-trois et pendant vingt-cinq ans.
En 1876, Jules Aimé Battandier devient pharmacien à l'hôpital Mustapha. Débutent alors une fructueuse collaboration et une fidèle amitié entre Trabut et Battandier. Jusqu'à la mort de ce dernier en 1922, ils travaillent à l'étude de la flore, de la phylogéographie et de la botanique agricole de l'Afrique du Nord.
De 1872 à 1892, Trabut étudie principalement la flore de l'Algérie. Il fait de nombreuses excursions à travers le pays et publie de nombreux travaux. Dans cette période, il crée un jardin botanique autour des pavillons de l'hôpital. Après la construction du palais des Écoles supérieures, il crée le Jardin botanique de l'université dont il reste directeur jusqu'à sa retraite universitaire en 1923.
En 1892, le Gouvernement général, souhaitant améliorer les plantes cultivées dans le pays, crée un Service de botanique et en confie la direction à Trabut. L'organisation de ce service et l'attribution à ce même service d'un modeste champ d'expérience permet à Trabut de développer ses études de botanique appliquée. À partir de 1893, c'est le sujet principal de ses recherches et de ses publications. Il travaille alors sur l'introduction et la sélection d'espèces nouvelles ou indigènes. C'est ainsi qu'il développe le Service de botanique.
En 1892, il fonde la Société d'horticulture d'Algérie, qu'il préside jusqu'à sa mort et dont il rédige presque seul le bulletin. Il fonde également le Bulletin agricole de l'Algérie-Tunisie-Maroc, qu'il rédige, administre et fait vivre sans aucune subvention pendant trente-cinq ans.
René Maire s'associe au duo Battandier-Trabut à partir de 1911.
L'année 1923 est l'année de sa retraite universitaire obligatoire, mais il restera directeur du Service botanique du Gouvernement général d'Algérie jusqu'à son décès.
Professeur à la faculté mixte de médecine et pharmacie d'Alger depuis 1910, il est nommé officier de l'Instruction publique, chevalier de la Légion d'honneur, puis, à l'occasion du centenaire de Pasteur, officier du même ordre. Il est élu, en 1918, correspondant de l'Institut, dans la section d'Économie rurale de l'Académie des sciences. Il est également correspondant de l'Académie d'agriculture, correspondant du département de l'Agriculture des États-Unis, et il reçoit la médaille américaine Frank Meyer, distinction rare, conférée à ceux qui se sont le plus distingués dans l'introduction des plantes utiles. La Société botanique de Genève et la Société d'histoire naturelle d'Afrique du Nord le comptent au nombre de leurs membres d'honneur.
Il est, pendant plusieurs années, adjoint au maire de Mustapha, et l'un des fondateurs, avec Battandier, du Lycée de jeunes filles de cette ville.
Après deux ans de souffrances, durant lesquels il n'interrompt pas ses recherches, il meurt à Alger le 25 avril 1929 à l'âge de 75 ans, laissant une veuve et quatre enfants.»
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Charles_Trabut