Kada Benchérif effleure quelques questions doctrinales concernant l'aménagement forestier en Algérie et, par extension, dans les pays sans tradition sylvicole.
Jusquà plus ample informé, il est le premier forestier à confirmer l'impressionnante hétérogénéité structurelle des formations forestières algériennes (cf, à ce sujet les mémoires d'ingénieur de A. Yanat, A. Hamani et M. Hammache et aussi les descriptions des peuplements réalisés dans la série sud de la forêt de Bainem avec la collaboration de F. Lalaoui et F. Benchérif.)
Les forestiers italens, espagnols, bulgares, français...qui ont eu, depuis 1969 à établir des procès verbaux d'aménagement dans le cadre de contrats de coopération ont éludé la question de l'hétérogénéité structurelle des formations forestières algériennes. Aucun de leurs procès verbaux d'aménagement n'a d'ailleurs reçu un début d'application.
Kada Benchérif évoque ensuite rapidement la question des unités de gestion. Il est exact que le terme série tel que défini par les forestiers français par exemple ne convient pas au contexte algérien.
Le terme section est plus approprié car ce mot ne fait référence ni à la structure des peuplements, ni à leur composition, ni à leur richesse en matériel ligneux. La section est tout simplement une fraction territoriale d'une vaste forêt comprise comme entité patrimoniale, juridique, cadastrale.
La section se justifie dans la mesure où il est fréquemment impossible d'appréhender des forêts de grande étendue. Pour revenir à la forêt de Senalba Chergui, il est effectivement plus exact de parler de 11 sections plutôt que de 11 séries.
Rappelons ce qui semble constituer l'un des apports essentiels de l'article de Kada Benchérif:
''Les méthodes d'aménagement proposées pour les zones semi-arides étaient incompatibles avec les réalités du terrain car elles présentaient invariablement les forêts comme plus homogènes qu'elles le sont en réalité.''
Le lecteur gagnera à prendre connaissance avec attention de l'article notamment la remarque concernant la notion de série.
Rappelons enfin que les forestiers d'Algérie ont, entre 1968 et 1994, mis au point la Méthode d'aménagement sur compartimentage préalable adaptée au contexte de territoires sylvestres dénués de tradition sylvicole sur lesquels ne s'exercent que des pratiques négatives..