Les certitudes présentées par Kheloufi Benabdeli quant à son rôle dans l'interruption des travaux de préaménagement dans les Monts de Daya et de Saïda méritent correctifs parce qu'éloignées de la réalité des faits.
En premier lieu il convient de signaler que cette méthode de mise en valeur forestière élaborée pour des territoires dénués de tradition sylvicole a été conçue et mise en application exclusivement par des autochtones d'Algérie. L'ouvrage Le préaménagement forestier paru en 2 volumes en 1989 démentirait toute allégation contraire.
Il y a lieu ensuite d'ajouter que si le docteur Benabdeli répète à l'envi qu'il est à l'origine de l'arrêt des travaux dans les forêts des Monts de Daya et de Saïda c'est, encore une fois, en tordant le cou à la réalité.
La méthode de préaménagement forestier a été interrompue:
- Une première fois en 1969 dans les Monts des Ouled Naïl par Benaïssa Hakka* et ses sbires.
- Une deuxième fois en 1977 dans les Monts de Daya et de Saïda par Aïssa Abdellaoui* et ses sbires.
- Une troisième fois en 1987 toujours dans les Monts de Daya et de Saïda par le même Aïssa Abdellaoui** et d'autres sbires.
- Une quatrième fois en janvier 1995 dans la forêt de Baïnem près d'Alger par Abdallah Ghebalou*** et ses sbires.
Toujours avec un personnel exclusivement autochtone, les travaux en forêt de Baïnem visaient la mise en application du volet non rectiligne de la méthode de préaménagement. Plusieurs dizaines de notices techniques ont été produites par un personnel à la fois compétent et courageux: le terrorisme était déjà actif dans la région.
Il faudrait revenir à une autre occasion sur la contribution des forestiers bulgares et du B.N.E.F. à la mise en valeur des forêts d'Algérie, notamment celles des wilayas de Sidi Bel Abbès et de Saïda. La fermeture intempestive de l'unité de panneaux de particules de Telagh mérite également quelques lignes.
* Alors directeur de l'administration forestière.
** Alors vice-ministre de l'environnement et des forêts.
*** Alors directeur général de l'Agence nationale des forêts.
Remarque sur le terme sbire
Le dictionnaire nous apprend qu'un sbire est un individu chargé d'exécuter certaines basses besognes.
Pour l'ingénieur civil des eaux et forêts Grim plonger une zone de relative prospérité - comme le territoire forestier objet de travaux de préaménagement - dans la précarité suite à la mise au chômage de la main d'oeuvre qui y était employée relève de la basse besogne.
Une autre basse besogne a consisté à fermer l'unité de panneaux de particules de Telagh et de conduire à l'indigence ses travailleurs.
Troisième basse besogne: importer chaque année une grande quantité de panneaux de particules susceptibles d'être produits en Algérie...
Nota
Quelque temps après l'interruption des travaux, la zone de préaménagement des Monts de Daya et de Saida, de territoire de relative prospérité devint, durant plusieurs années, l'un de plus sanglants ''Triangles de la mort'' d'Algérie.