Louis de Froidour naquit à La Fère (Aisne) à une date de peu antérieure à 1626.Il entra au service forestier en 1651, dans l’Aisne, comme « conseiller lieutenant général des eaux et forêts ».
« C’était un fonctionnaire intègre, un forestier instruit, un administrateur énergique, et d’une remarquable activité » (Huffel, 1926). Il tint à écrire dans son testament « qu’il avait beaucoup travaillé, mais que Dieu lui avait
fait la grâce de conserver les mains nettes ».Il occupa d’abord différents postes forestiers ordinaires et successifs, où le ministre Colbert sut reconnaître l’excellencede ses services. Et puisqu’il fallait réformer les forêts, il fut choisi comme commissaire général pour les départements de la grande maîtrise de Toulouse en 1666.
Arrivé sur place, il eut vite fait de suspendre de leurs fonctions les deux grands maîtres, curieusement “alternatifs”,en charge à Toulouse, et de les faire condamner à de lourdes amendes.Et il se mit, sans relâche, à enquêter, visiter les forêts, puis les réformer, ce qui lui prit plusieurs années, au
Béarn, en Navarre, et dans les actuels départements de tout le Sud-Ouest de la France. « Il circulait à chevalavec une petite escorte, qui se renforçait dans les passages dangereux » (Pauly-Charreyre, 1977). Il vint à boutde tous les obstacles qu’il eut à surmonter, sans jamais recourir à la violence.
« Les directives de de Froidour pour établir et rédiger les règlements de chaque forêt — qui ne sont autres quedes aménagements — sont extrêmement remarquables, et dans aucun autre pays étranger on ne trouve, mêmeencore un siècle plus tard, une méthode aussi précise et aussi irréprochable » (Huffel, 1926).
Colbert lui demanda de l’aider pour rédiger l’ordonnance de 1669 et, l’ordonnance étant devenue exécutoire, ille promut (gratuitement, ce qui était tout à fait exceptionnel) “grand maître enquêteur et général réformateur”
àToulouse en 1673, poste qu’il occupa brillamment jusqu’à sa mort, en 1685.
En même temps qu’il enquêtait et réformait, de Froidour rédigea un ouvrage considéré encore maintenantcomme le plus précieux des ouvrages forestiers de l’Ancien Régime : “l’instruction sur les ventes de bois du
Roy ”, qui parut en 1668 en deux volumes, de 160 et 195 pages, et fut réédité en 1759. Ce livre de base futcomplété par un autre ouvrage de 418 pages, destiné à l’instruction des préposés forestiers.
De Froidour est enterré à l’église Saint-Étienne de Toulouse, à côté de son ami Riquet, constructeur du canal duMidi.
(Source principale : Huffel, 1926)»
Cité par Jean Pardé