Un autre artiste de talent: Belkacem Bouteldja; un Oranais cette fois. Il vécut très modestement et mourut dans la misère. Cette chanson, et d'autres, pourrait relever de l'archeo-raï. Les gens sérieux comme Monsieur Benabdeli estiment que ce type de musique est à l'usage de gens sur la voie de la perdition notamment les addictifs aux boissons alcoolisées.
Il a fallu attendre que le Raï rencontre le succès en Europe et plus tard au niveau du monde entier pour que les gens sérieux d'Algérie à l'image des racistes Ahmed Bouchetata ou Abdelaziz Zerhouni* ou Ahmed Benfréha l'admettent comme style musical parmi d'autres. Signalons malgré tout qu'une personne sérieuse en Algérie préférera toujours El Andalouss aux genres musicaux locaux: Raï, Chaabi..
Il faut continuellement garder à l'esprit que le compositeur de l'hymne de l'Algérie est un egyptien. Cela suffit-il pour votre nationalisme à trois sous Monsieur Benabdeli ou bien faut-il en rajouter?
Prenons le parti de rajouter une couche -mais une seule. Le monument emblématique appelé Maqam Echahid a été édifié par des canadiens.
J'ai découvert Belkacem Bouteldja en 1972 et je l'écoute régulièrement depuis. J'ai pleuré sa mort.
Pour revenir à nos histoires forestières précisons que:
- J'ai été chassé de Djelfa en 1969 par des responsables forestiers non originaires des monts des Ouled Naïl,
- J'ai été chassé d'Alger en 1973 par des dignitaires forestiers qui n'étaient pas originaires d'Alger,
- J'ai été chassé de Saïda en 1987 par des chefs forestiers qui n'étaient pas originaires de Saïda.
Mes relations avec la population de Djelfa et de Saïda -responsables compris - a été marquée par la cordialité, le respect et parfois l'amitié.
Le racisme, je ne l'ai connu que chez des responsables; jamais chez les humbles.
Il m'est arrivé de séjourner plus ou moins longtemps dans quelques pays étrangers. Jamais je n'ai eu à souffrir de discrimination liée à mon origine ethnique.
Le racisme je ne l'ai subi qu'en Algérie; et sans discontinuer durant des dizaines d'années.
*Abdelaziz Zerhouni est un ingénieur forestier formé en Italie, à Florence. Nommé directeur de la recherche forestière en 1971 il consacra une partie de son énergie, encouragé par Ahmed Bouchetata son supérieur hiérarchique, à me persécuter.
Sa marotte en 1972 consistait à répéter à très haute voix notamment à l'occasion de ses réunions avec son personnel « Je hais les kabyles, je suis l'ennemi des kabyles.»
Parmi son personnel il y avait plusieurs kabyles mais personne ne s'offusquait dans la mesure où tous avaient compris qu'il voulait dire en réalité «Je hais Grim, je suis l'ennemi de Grim».
Les institutions forestières d'Algerie prenaient souvent les aspects de cours d'hôpitaux psychiatriques pas toujours risibles, fréquemment pénibles, parfois dramatiques.