Signalons qu'en 1968 cet arbre avait été retenu comme l'une des espèces forestières méritant d'être inventoriée, protégée et reproduite dans le cadre de la mise en place de ce qui était dénommé vergers à graines de conservation.
Une première station avait été reconnue dans la région d'Arris. Ses arbres avaient été inventoriés et les minutes de ce travail devraient se trouver à l'INRF qui a pris la suite du CNREF de l'époque.
Jugurtha Hanachi indique que le genévrier thurifère des Aurès comprend 33 000 arbres sur une superficie d'une dizaine de milliers d'hectares soit 3,3 arbres à l'hectare avec probablement une forte proportion de sujets surâgés infertiles.
Il faudrait par conséquent s'armer d'une grande patience lorsqu'on envisagera la production de plants en vue de repeuplements.
À titre de comparaison, 1 pour mille seulement des graines de cyprès de Duprez (Cupressus dupreziana A.Camus) ramenées de l'expédition de novembre 1967 au Tassili N'Azgueur ont germé et donné des plants.
Les deux derniers paragraphes de l'article de jugurtha Hanachi méritent une remarque. Compte tenu du comportement professionnel du personnel d'encadrement et des scientifiques du secteur forestier durant ces cinquante dernières années, il est à craindre que la phraséologie ronflante liée au plan de travail envisagé condamne dès le départ le projet à l'immobilisme de fait d'autant plus que la coopération internationale est déjà présentée implicitement comme un préalable.
Par conséquent, au lieu de:
'' Le genévrier thurifère des Aurès: Usages, Services écosystémiques, Menaces et Conservation",''
'"Dynamique des peuplements, menaces et vulnérabilité des populations et des communautés'', ''"Évaluation patrimoniale et gestion conservatoire",
on suggérera, pour commencer, les tâches suivantes:
- Cartographie des territoires à genévrier thurifère,
- Inventaire (diamètres et hauteurs) des genévriers thurifères de chacun de ces territoires,
- Récolte annuelle de graines et production de plants,
- Repeuplement selon un calendrier quinquennal,
- Création de sommiers forestiers pour les territoires à genévrier thurifère...
En résumé, les énergies devraient tendre vers le sauvetage d'un arbre digne d'intérêt et non pas, comme c'est fréquemment le cas, vers l'élaboration de travaux académiques dénués de portée positive mais chargés de promesses d'ascension sociale.