Et pourtant nombre d'universitaires et de cadres forestiers d'Algérie continuent à décrire les pins d'Alep de leur pays avec des qualificatifs dévalorisants.
Les phénotypes des Ouled Nail, de la région de Télagh ou de Saïda, de Béni Imloul, voire de Stitten, de Zénina...(Barrage vert) sont bien meilleurs.
Et pourtant nombre d'universitaires et de cadres forestiers d'Algérie continuent à décrire les pins d'Alep de leur pays avec des qualificatifs dévalorisants.
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. Avant éclaircie Après éclaircie
Âge (années) : 40 40 Nombre de tiges (unités) : 1 000 620 Hauteur moyenne (m.) : 11 11 Diamètre moyen (cm) : 18,6 20,3 Production moyenne annuelle : 2, 485 m3/ha Référence: F.A.O./ Officina Technica de Empresas e ingenieria S.I. - Développement et aménagement forestiers. Algérie. Inventaire des massifs forestiers des Aurès. Tome 3; Annexes 7, 8, 9 et 10. Rome, 1971, 423 p. Rappel: Il s'agit des productions calculées sur des peuplements naturels de pin d'Alep croissant sur les stations les plus fertiles. Que doit-on attendre des plantations de pin d'Alep du Barrage vert? - dans les stations les plus fertiles, - dans les stations les plus pauvres. Barrage vert originel - Le secteur nord de la forêt de Moudjebara et ses 14 sections de forêt5/25/2011 Image Google Earth
Au nord-ouest de l'image, la ville de Djelfa. Déjà au moment de l'élaboration de chaque projet de reboisement, la démarche est celle de la gestion d'une entité forestière constituée. Le procès verbal d'aménagement d'une formation forestière naturelle et celui d'une grande entité de reboisement sont fondamentalement semblables. La réponse est affirmative tout en gardant à l'esprit deux réalités :
- La technique de l'élagage des arbres forestiers a été mise au point dans les pays à ancienne tradition sylvicole. - Le barrage vert - et par extension les murailles vertes, ceintures vertes... concernent des régions sans tradition forestière. Des adaptations sont par conséquent fréquemment nécessaires À titre d'exemple la mise au point de la méthode d'aménagement sur compartimentage préalable est apparue inévitable lorsque toutes les méthodes de gestion appliquées dans les forêts d'Europe tempérée - y compris la méthode combinée - se sont révélées inadaptées (par exemple à l'extrême hétérogénéité des peuplements et à l'indigence de l'infrastructure de desserte, de gestion et d'étude) . Pour revenir aux questions d'élagage et dans les cas les plus favorables - insistons sur ce point - on pourrait dans une première étape se limiter à 100 tiges en moyenne à l'hectare. Nous parlons bien d'élagage et non de ces mutilations - à prix d'argent public - observées en février 2011 dans la forêt de Moudjebara et le long de la bande routière de reboisement Ain Oussera - Djelfa. Référence d'un article facile à lire sur le sujet: L'élagage des arbres forestiers du centre régional de la propriété forestière du Languedoc-Roussillon. http://www.crpf-lr.com/telechargement/Fiches/Elagage.pdf Il s'agit de la reproduction d'un article de l'agence de presse Syfia paru en 1995.
«par Mohamed Ansar Algérie Le mythe du barrage vert algérien a vécu (SYFIA-Algérie) Le barrage vert contre le désert, l'un des plus ambitieux projet agro-écologique de l'Algérie des années 70, a aujourd'hui triste mine. Un chapelet de pins d'Alep chétifs, dépassant à peine deux mètres de haut, proie impuissante des redoutables chenilles processionnaires (voir encadré) qui s'en délectent impitoyablement. Voilà le spectacle qu'offre aujourd'hui le barrage vert, l'un des plus ambitieux projet lancé par l'Algérie au début des années 70 dans l'euphorie de l'après indépendance et des pétrodollars. Cette "muraille verte" devait stopper l'avancée du désert vers le nord en créant une véritable barrière de verdure, qui protègerait la steppe depuis la frontière marocaine jusqu'à celle de la Tunisie. Au total, 3 millions d'hectares devaient être boisés. 160 000 hectares seulement l'ont été. 160 000 hectares qui prennent le plus souvent l'aspect de vastes champs décharnés aux couleurs plus grisâtres que verdoyantes. L'armée à l'oeuvre Ce projet pharaonique restera comme une vaste entreprise politique. Lancé à grand renfort de publicité et avec des moyens financiers et humains démesurés, mais sans réelles études sérieuses, il est d'abord confié - à tout seigneur tout honneur - à l'armée, qui mobilise dessus les jeunes du contingent du service national. En 1990, l'armée passe le relais au ministère de l'Agriculture qui prend en main la poursuite des reboisements et l'entretien. Plusieurs projets pour maintenir et valoriser les superficies déja reboisées sont proposés par les gouvernements qui se succèdent depuis 1990, comme l'incitation des jeunes à s'organiser en coopératives avec l'appui de l'Etat. Mais aucune décision n'est vraiment appliquée. Aujourd'hui, on parle de confier la reprise des travaux aux grandes entreprises publiques. Pour la population locale, le barrage vert n'a jamais représenté grand chose. Conçu et réalisé sans elle et parfois contre elle, réduisant les espaces de parcours du bétail, il demeure un corps étranger. Mêmes lorsqu'elle ne s'y oppose pas, elle y reste indifférente. Certes, l'administration des forêts s'est renforcée dans la région, permettant la création de quelques emplois et le recrutement de quelques rares saisonniers au début de l'été pour traquer la chenille ; trop peu, en tous cas, pour une population de quelque 5 millions d'habitants dont la principale ressource, l'élevage ovin, ne parvient à endiguer ni le chômage, ni l'exode vers les grandes villes du Nord. Echec écologique Les pâturages de la steppe continuent à se dégrader et à se désertifier sous l'effet conjugué de l'aridification du climat et du surpâturage. Aucun des effets positifs prévus du barrage vert n'a pu être atteint : amélioration de la qualité des sols, création d'un microclimat favorable à une régénération végétale, lutte contre l'ensablement et la désertification, production de bois pour l'industrie de transformation. Ce cuisant échec agro-écologique reste sans effet bénéfique sur la vie de la région. Tout au plus, le barrage procure-t-il un peu d'ombre aux troupeaux de moutons et à leurs bergers. Le menu bois mort qu'il offre est avidement recherché par la population comme substitut au gaz, dont le prix a explosé ces dernières années. L'usine de panneaux de particules installée à Djelfa, la principale ville de la région, s'approvisionne à grand frais en bois importé et le réexpédie, une fois transformé, vers le nord du pays.Dans le cadre de ses travaux de recherche, une écologiste, Mlle Salima, s'est intéressée à la végétation de la steppe et au barrage vert. "La reconstitution d'un écosystème détruit est une tâche très délicate qui demande des études scientifiques fines et rigoureuses, explique-t-elle. Elle ne peut être conduite que sur des étendues limitées, avec beaucoup de précautions et un suivi continu. Ceci est d'autant plus vrai que l'écosystème en question a disparu depuis des siècles." Pour avoir ignoré cela, le barrage vert apparaît aujourd'hui comme un vaste gâchis qui a englouti d'énormes budgets et l'énergie de milliers de jeunes. La prolifération des chenilles apparaît comme un véritable désastre écologique. D'autres mauvaises surprises ne sont pas » Aucune information sur les travaux de recherche concernant le Barrage vert de l'«écologiste Mlle Salima» . À l'origine (1968) l'unité de panneaux de particules de Djelfa devait utiliser une matière première locale (1). Cette usine n'a fonctionné que quelques années avant sa mise à l'arrêt définitive pour des raisons jamais exposées. L'usine de panneaux de particules de Telagh a également cessé de fonctionner sans aucune explication. (1) S. Grim - Propositions pour la réorganisation administrative de la circonscription des forêts et de la défense et restauration des sols de Djelfa. Eaux et forêts, 1968, 63 p. Image Google Earth; date de l'image satellite: 17 novembre 2007.
Position du centre du premier O de Google: 33°38'53. 23'' N, 1°'52.53'' E, 1 512 m. Une partie de l'assiette du reboisement a déjà été convertie en terrain à bâtir après défrichement. Le site officiel de la wilaya d'El Bayadh (1) indique que pour une superficie totale de 7 169 000 ha, la wilaya ne comporte que 122 111 ha de formations forestières (98 811 ha de maquis et 28 300 ha de forêts) soit un taux de boisement de 1,6 %.
On peut supposer que les 28 300 ha de ''forêts'' correspondent aux reboisements entrepris dans la wilaya depuis le début des années 1970. On peut également considérer que le taux de boisement de la wilaya pourrait être porté sans difficulté à 15 % ce qui correspondrait à une superficie forestière de 1 000 000 d'hectares environ. C'est un peu ce que prévoyait le Barrage vert originel -1968-1973 (2). Compte tenu de la qualité des produits attendus de ces opérations de reboisement de grande ampleur ( cf. les plantations de Stitten, de Lagueurmi, des bandes routières de reboisement à l'entrée est de la ville d'El Bayadh...) il apparaîtra aisément à tout un chacun que la rentabilité à la fois économique, écologique, sociale, de ces projets ne fait aucun doute. (1) http://www.wilaya-elbayadh.gov.dz/HFR/indicatfr.html (2) * S. Grim - Propositions pour la réorganisation administrative de la circonscription des forêts et de la défense et restauration des sols de Djelfa, Eaux et forêts, 1968, 63 p. * S. Grim - Le préaménagement forestier, volume 1, chapitre 20, 1989. Image Google Earth. Position du centre du premier O de Google: 33°40' 30.05'' N, 1°15'48.41'' E, 1 452 m.. Les surfaces reboisées sont séparées par des bandes non complantées de 50 m. de largeur. Toute la plantation se trouve à une altitude supérieure à 1 400 m. Photo H.-N. Salhi (mars 2011): Une partie de la plantation de Stitten de part et d'autre d'une des bandes de 50 m. de largeur. Comme prévu, le pin d'Alep se développe bien dans cette région à pluviométrie moyenne annuelle dépassant légèrement 300 mm.
Photo H.-N. Salhi, ingénieure des forêts (au premier plan).
Peuplement bien venant de pin d'Alep (Pinus halepensis Mill.). Les plus grands sujets dépassent certainement 8 m. de haut. Le Barrage vert devait occuper une très grande étendue dans la wilaya d'El Bayadh. Le reboisement du ''Crapaud'' implanté à la fin du XIX ème siècle laissait entrevoir des productivités prometteuses: 40 cm de diamètre à l'âge de 80 ans (analyse de tige effectuée au début des années 1970). Les autorités qui répètent que le Barrage vert originel (1968-1973) a été engagé sans études préalables se trompent. Un grand centre de recherches forestières dédié aux régions semi arides devait voir le jour à Djelfa. - Direction générale de Messaad,
- Centre de gestion d'Ain el Ibel, - Subdivision de Moudjebara, - Secteur Nord, - Section 6. Référence: S.Grim - Le préaménagement forestier, volume 1, chapitre 15, pages 213 à 220. |
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